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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
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L'œuvre complet de Frédéric Bazille

Ce catalogue raisonné numérique de l'oeuvre complet de Frédéric Bazille, publié le 3 avril 2022,  tient compte d'un ensemble dont font parties les dernières recherches sur l'artiste et est régulièrement mis à jour.

Aboutissement d'une quarantaine d'années d'études et d'expertise, il comprend aussi nos découvertes importantes, justifiées soit par leurs provenances soit par des recoupements historiques, scientifiques ou techniques sur lesquels reposent nos analyses et notre opinion. Telles que le Portrait de Verlaine, La Repasseuse, la Nature morte aux raisins et aux noix, le Portrait de Renoir, Mélopée, Fin d'un après midi d'été, Portrait de famille et la Jeune Femme aux pivoines...

A travers l'abondante correspondance de Bazille, nous découvrons une personnalité attachante, ses solides racines montpelliéraines, la fidélité à sa famille et à sa culture que traverse son éducation protestante. C'est l'objet de notre biographie, abondamment illustrée, de l'homme et de l'artiste que de suivre son évolution qui le conduira à préférer l'art à la médecine et à emprunter sa propre voie dans l'Histoire de l'art. Cette nouvelle publication fait aussi le dernier point sur les expositions et la bibliographie de son oeuvre.

Tous les textes sont publiés en anglais et en français. Les noms des œuvres de Bazille sont tous traduits en anglais. Nous avons gardé le nom français pour les autres œuvres.

Une gloire posthume

Lorsqu’il mourut à vingt-neuf ans en 1870, Frédéric Bazille n’avait guère eu le temps de se faire connaître au-delà du cercle de ses amis. Ce n’est qu’en 1900, à la Centennale de l’art français, organisée pour l’Exposition Universelle, qu’apparurent deux de ses toiles majeures. C'est alors seulement que le monde entrevit un grand peintre dont il n’avait pour ainsi dire jamais entendu parler.

Après cette révélation, capitale mais limitée, il n’acquit que peu à peu toute la renommée qu’il méritait lors d'expositions en 1910, 1923, 1935, en 1941 pour le centenaire de sa naissance et en 1950 à la galerie Wildenstein; enfin, Bazille apparut à plusieurs reprises dans des expositions  impressionnistes, d’abord en 1992 à Montpellier et New York, à Paris en 1994 et enfin à Montpellier, Paris et Washington en 2016-2017.

Mais Bazille a-t-il ainsi vraiment trouvé la place qui lui revenait ? A bien y regarder, rien n’est moins sûr. Sa valeur, certes, est aujourd’hui reconnue. Mais les historiens de l’art, parce qu’ils ne l’ont découvert que tardivement, au début de ce siècle, l’ont volontiers situé dans une perspective qui lui est largement postérieure; ils l’ont souvent associé à des tendances esthétiques qui, peut-être, n’étaient pas les siennes ou ne l’étaient que partiellement, et l’ont inclus dans un mouvement auquel il n’avait pas pleinement participé. En 1874, une poignée de jeunes peintres qui n’avaient jamais eu le sentiment ni le désir de constituer une école et ne s’étaient jamais souciés de se donner une doctrine commune, se virent affubler par dérision du qualificatif d’impressionnistes; et ce terme répondant assez bien à ce qu'ils s’efforçaient tous de traduire, leurs partisans, comme eux-mêmes, l’acceptèrent.

Rien ne permet de dire que Bazille, s'il avait alors vécu, l’aurait accepté lui aussi. Si l’on regarde les impressionnistes comme un groupe d’artistes qui se révoltent contre la toute-puissance de l'académisme officiel et entendent renouveler la peinture, alors Bazille en fait à coup sûr partie. Il en est même le centre, puisqu’il contribue par son énergie et sa générosité à le maintenir en vie; il travaille dans une étroite intimité d’affection et de camaraderie avec Monet, Renoir et Sisley, hébergeant même à l’occasion les deux premiers. Mais, peintre d'avant-garde avec eux, Bazille, par un autre versant de sa nature, est épris de tradition; il a conscience de ce qu’il doit aux maîtres qui l'ont précédé dans son propre siècle. De plus, compagnon de lutte des adeptes de la lumière du Nord, il est, lui, un peintre du Midi qui voit d’autres choses sous un autre ciel. Dès lors, sans oublier toute la force de ses liens avec eux, on peut aussi le situer dans une continuité picturale qui leur est étrangère.

La place qui lui revient est donc beaucoup plus complexe que ses seules relations d’amitié et de travail ne nous inciteraient à le croire. Les mouvements et les orientations qui caractérisent une époque ont presque toujours des contours imprécis et Bazille nous semble se situer, dans un équilibre variable, entre plusieurs d’entre eux. Aussi, plutôt que d'imposer des conclusions qui, de toute manière, ne sauraient être que très nuancées, avons-nous cru préférable de vous proposer toutes les données à partir desquelles pourra s'élaborer un jugement.

Il n'est pas étonnant de voir s'accroître le corpus des peintures et des dessins de Bazille que nos recherches, nos analyses et notre expertise nous ont conduits à attribuer à l'artiste. Ces oeuvres que nous avons attentivement étudiées nous permettent de faire évoluer notre regard sur le travail du peintre. A mesure de nos recherches, cette évolution continuera avec le temps. Ainsi se renouvelle l'histoire de l'art qu'on ne saurait figer et limiter au passé.

Michel Schulman

Remerciements

Presque trente années se sont écoulées depuis la première publication du catalogue raisonné de Frédéric Bazille. Cette version numérique ne saurait oublier tous ceux qui m'ont alors aidé et encouragé et que nous tenons une nouvelle fois à remercier : Marc et Sylvie Pallier, Jean-Patrice Marandel, conservateur des peintures au Los Angeles County Museum, Michèle Pallier, Claude d'Assigny, Catherine Hérisson, Valentine Lejosne, les descendants d'Alphonse Tissié, Xavier Dejean, conservateur du musée Fabre, la famille Sinner, descendante de Victor Frat, Louis Secondy, auteur d'une histoire du lycée de Montpellier, François-Bernard Michel, auteur d'une publication des lettres de Bazille en 1992, Gérard Bouté qui a guidé mes pas et apporté de précieux conseils pour publier ce catalogue, Marie Valletta, qui m'a efficacement assisté dans ces gigantesques travaux sans oublier Germain d'Hangest dont l'inégalable maitrise de la langue française a ciselé les textes publiés dans ce catalogue.

Aujourd'hui, mes remerciements vont à nouveau à Gérard Bouté mais aussi à Jean Pénicaut, Bruce Mee, Dominique Lobstein, Catherine Chauvel, Jane Roberts, Karen Luong, maquettiste et Jean-François Desclaux, conseil Internet, qui a porté ce projet.

Tous mes remerciements aussi à Michel Hilaire, directeur du musée Fabre, Steve Gavard, iconographe et tous les collaborateurs du musée Fabre ainsi qu'au musée d'Orsay qui m'ont accordé l'utilisation gracieuse des photos des oeuvres de leurs musées. Je ne saurais oublier la bibliothèque et la documentation du musée d'Orsay ainsi que tous les autres musées et collectionneurs particuliers qui m'ont aidé à faire aboutir ce projet.

Que toutes les personnes qui ont voulu garder l'anonymat soient aussi remerciées.