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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Tous droits réservés

Portrait d'un dragon

1869
Huile sur toile
56 x 46,7 cm - 22 x 18 1/4 in.
Collection particulière
Dernière mise à jour : 09-04-2022
Référence : MSb-52

Historique

Collection Edmond Maître - Collection Bing, Paris - E. H. Lem, Paris - Vente Paris- Drouot, 24 octobre 2012, n° 14 - Vente Paris-Drouot,  26 mars 2014, n° 9 - Collection particulière.

Expositions

Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, Frédéric Bazille and Early Impressionism, n° 40, repr. p. 89.

Bibliographie

Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, Frédéric Bazille and Early Impressionism, n° 40, repr. p. 89 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 43, repr. p. 172 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 52, repr. p. 195 - Gazette de l'hôtel Drouot, 19 octobre 2012 (repr.) - Gazette de l'hôtel Drouot, 26 mars 2014, repr. p. 75 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 52.

Contrairement au titre que lui donne le catalogue de Chicago [Portrait d'un cuirassier, n° 40, p. 89,] c’est bien d’un dragon qu’il s’agit ici.

Comme dans le Portrait d'Alphonse Tissié en cuirassier, Bazille a peint un militaire mais cette fois de profil. Le dragon porte une moustache et une mouche; il paraît bien plus âgé que Tissié avec lequel on l’a trop souvent identifié. Le modelé du visage accentue volontairement son âge; nous ne pensons donc pas qu’il s’agisse de Tissié, et encore moins de Renoir, comme on l’a encore parfois suggéré.

Les tonalités diffèrent sensiblement entre les deux portraits, surtout à cause du fond, ocre dans le Portrait d’Alphonse Tissié en cuirassier, vert dans celui de cet inconnu. Ici, le fond lisse ressemble à celui de la Femme au perroquet de Manet (1866). Il épouse les contours du personnage contrairement à la méthode qu’emploie Bazille dans le Portrait d’Alphonse Tissié en cuirassier et dans le Portrait de Renoir où une touche généreuse vient par endroits souligner le graphisme. C’est ainsi que dans le Portrait d’Alphonse Tissié en cuirassier, Bazille met, entre le fond et le visage, la transition d’une longue touche ondulée qui part du casque et descend jusqu’au cou. Dans le Portrait d’un dragon, la transition est absente. C’est le graphisme précis, soigné, qui caractérise ce portrait, plus réaliste que le précédent. Bazille a donc édulcoré son audace par une touche moins violente et moins saccadée que dans certains de ses portraits. Ce militaire n’a pas la présence d’Alphonse Tissié : les couleurs sont plus ternes et certains signes [absence des épaulettes, si importantes dans le Portrait d’Alphonse Tissié en cuirassier, regard invisible,] nous portent à croire que Bazille s’intéresse moins ici au personnage qu’au costume militaire.

Il n'a pas, non plus, l'audace du Portrait de Renoir, de l'autre Portrait de Renoir et du Portrait de Verlaine récemment découvert.