Portrait de femme
1868
Huile sur toile
41 x 33 cm - 16 1/8 x 13 in.
Signé et daté en bas à gauche : F. Bazille 1868
Collection particulière
Dernière mise à jour : 09-04-2022
Référence : MSb-86
1868
Huile sur toile
41 x 33 cm - 16 1/8 x 13 in.
Signé et daté en bas à gauche : F. Bazille 1868
Collection particulière
Dernière mise à jour : 09-04-2022
Référence : MSb-86
Galerie Hubert Duchemin, Paris - Galerie Dickinson, Londres - Vente Christie's, New York, 5 mai 2014, n° 437 - Collection particulière.
A notre connaissance, cette oeuvre n'a jamais été exposée
Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 86.
Signé F. Bazille et daté de 1868, ce Portrait de femme semble avoir été fait lors d'un séjour de Bazille à Aigues-Mortes. Le personnage fait effectivement penser à une jeune gitane, la présence de Gitans en Camargue étant historiquement attestée au milieu du XIXe siècle, notamment à l'occasion du pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer que fait Frédéric Mistral en 1856. Ce dernier décrit alors les femmes gitanes venues de Montpellier et du Languedoc. Dans ses Mémoires et récits qu'il publie en 1906, Mistral se met même en scène avec des « bohémiens », des écoliers de son âge dont il partage les jeux.
Dans son livre Les Bohémiens en France au XIXe siècle, François de Vaux de Faletier [J. C. Lattès, 1981] marque bien leur présence, notamment dans tout le sud de la France. En 1857, dans les « Bohémiens en voyage » de ses Fleurs du mal, Baudelaire « décrit une caravane de bohémiens qui passe, et semble s'identifier à ce peuple prophétique et en marge de la société, tout comme lui ». C'est dire que le sujet était courant dans la littérature comme dans la peinture.
Il n'est donc pas étonnant que Bazille ait été attiré par ce sujet et qu'il en ait tiré ce rapide portrait. Mais d'autres artistes comme Manet n'était pas, eux aussi, indifférents à cet « exotisme ». Avec sa Gitane à la cigarette, 1862, [Princeton Art Museum], il reprend ce thème qu'appréciait aussi Degas jusqu'à faire l'acquisition du tableau de Manet chez Durand-Ruel. Le peintre espagnol Raimundo de Madrazo y Garretta (1841-1920) franchit les Pyrénées, expose à l'Exposition universelle de Paris en 1860 et devient un portraitiste de renom. Sa Gitane fait aujourd'hui partie des collections du musée du Prado à Madrid.
Le sujet était donc dans l'air et l'intérêt qu'y portait Bazille rejoint celui qu'il exprime dans ses tableaux Jeune Femme aux pivoines dont celui du musée Fabre est un exemple comme l'est La Toilette.
La spontanéité de ce portrait rejoint celle de son Portrait de Renoir du musée d'Orsay. Loin des messages sociaux qu'il exprime dans La Réunion de famille par exemple, Bazille se veut ici intimiste, ce qui en fait toute l'originalité.