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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Tous droits réservés

Femme arrangeant un chapeau

1870
Dessin au crayon
24 x 16,6 cm - 9 7/16 x 6 1/2 in.
Signé F. Bazille en bas à droite
Collection particulière
Dernière mise à jour : 25-03-2022
Référence : MSb-283

Historique

Collection particulière.

Expositions

A notre connaissance, cette oeuvre n'a jamais été exposée

Bibliographie

Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 283.

Ce dessin représentant une femme agenouillée arrangeant un chapeau est certainement le plus charmant et le plus romantique de Bazille. Il dessine ici une jeune femme aux contours voluptueux que suggère l’échancrure de la robe qui laisse deviner une poitrine généreuse. Car, contrairement au sujet qui pourrait paraitre principal - à savoir le chapeau qu’elle arrange devant elle - c’est bien son buste qu’elle découvre et avance avantageusement qui est le centre du dessin. Et Bazille y a fort bien réussi.

La robe aux manches bouffantes sur les épaules qui laissent apparaître des bras nus fait penser à celle de La Robe rose et, dans une moindre mesure, à celle que porte Mme Emile Teulon, nièce de la mère de Frédéric Bazille, dans La Réunion de famille. Bazille s’y exerce rarement et, quand il s’y aventure plus tard, c’est pour réaliser son Ruth et Booz qui est un tout autre sujet.

Le chapeau est cependant d’importance. Ce modèle puise son origine dans le Midi de la France voire en Espagne ; il est caractéristique du folklore traditionnel de la région et, comme pour ses sujets de Camargue dans ses albums, Bazille y voit une source d’inspiration.  

La maladresse de la main est certes le point faible du dessin. Ce n’est pas la première fois que Bazille en échoue les perspectives. On remarquera d’abord la main de la femme de droite dans Femmes au jardin mais c’est surtout dans ses peintures qu’il achoppe le plus souvent. On peut ainsi égrener ses œuvres : Femme nue de dos, Portrait de Renoir, sans oublier toutes les mains des personnages de la Scène d'été que Bazille peint grossièrement.

Quant au graphisme, c’est dans les albums du musée d’Orsay conservés au Département des Arts graphiques du Louvre que se révèle la variété des diverses techniques de Bazille. Ainsi utilise-t-il  avec adresse le crayon graphite comme dans son Homme dans un fauteuil où les espaces sont parfois comblés de hachures qu'on remarque dans notre dessin. Et ce n’est pas le seul cas.

Doit-on discerner parmi ces exemples variés l’échec ou la réussite de son séjour à l’atelier Gleyre en 1863 ? On sait qu’il fut sans doute intense mais court.

Une question se pose. Pourquoi Bazille a-t-il choisi de ne pas terminer le visage ?  Pour dissimuler l'identité du personnage? Une énigme ouverte à toute interprétation ?

Les dessins de Bazille sont rarement signés. La signature de notre dessin est identique à celles des Etudes d'après Delacroix et de l'Homme à la pipe.