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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Tous droits réservés

Femme nue de dos

1864
Huile sur toile
63 x 48 cm - 24 3/4 x 18 7/8 in.
Collection particulière
Dernière mise à jour : 22-12-2023
Référence : MSb-5

Historique

Famille de l’artiste - André Bazille - Vente Paris-Drouot, 22 juin 1988, n° 53 - Galerie Schmit, Paris - Collection particulière.

Expositions

Paris, Grand Palais, Salon d'automne, 1910, Rétrospective Bazille, n° 17 [Sous le titre Etude de femme nue] - Montpellier, Exposition internationale, 1927, Retrospective Bazille, n° 26 [Sous le titre Etude de nue] - Montpellier, musée Fabre, 1941, n° 8 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 7 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 2 - Paris, galerie Schmit, 1989, n° 1 (repr.) - Paris, galerie Schmit, 1992, n° 2 (repr.).

Bibliographie

Poulain, Frédéric Bazille et ses amis, 1932, n° 1, pp. 134, 211 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 4, pp. 127, 168 (repr.) [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 4, pp. 120-121, 154 (repr.) [Réédition de la thèse de 1952 avec photos en couleur] - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, repr. p. 52 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 5, repr. p. 109 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 5.

La Femme nue de dos, probablement exécutée en 1864, montre les capacités et l’éclectisme de Bazille, même à ses débuts. Nous ne connaissons rien de l’origine de cette œuvre.

Le pari était osé de traiter de cette manière un tel sujet. Cette femme nue de dos, aux formes rebondies, était-elle un modèle ? On sait que Bazille ne pouvait guère s’en payer. Quoi qu’il en soit, on explique mal la naïveté des formes et du graphisme.

Bazille sort ici du cadre conventionnel de l’atelier pour chercher des couleurs qu’il retrouvera plus tard dans le Portrait de Renoir, dans la Porte de la Reine à Aigues-Mortes et, jusqu’à un certain point, dans Etudes pour une vendange. Mais surtout dans le Nu allongé de dos dernièrement découvert [Schulman, Catalogue raisonné - Supplément 2, 2016, n° 1, repr. p. 4]. Ce sont les verts qui dominent, nuancés parfois par des bruns qui les assombrissent. Mais les bleus du ciel, adoucis par des roses discrets, font une sorte de lien avec la couleur de la peau du personnage. Les blancs tranchants ravivent les contours du talus sur lequel est assise la femme; ce sont, enfin, le fichu et quelques taches rouges qui donnent de la vigueur au tableau. Bazille partant d’un sujet banal, révèle ainsi son talent de coloriste. A tout cela, il faut ajouter le rôle essentiel de la matière. Jamais, jusqu’à présent, Bazille ne s’est exprimé avec de tels empâtements, avec tant de verve, brossant rapidement les parties claires, détaillant vigoureusement les feuillages de l’arbre au tronc sommairement mais hardiment jeté sur la toile.

Remarquons toutefois que la matière ne joue pleinement son rôle que pour le paysage au second plan. « Le nu se souvient de Courbet, mais ne le rappelle que de loin », dira Daulte [Daulte, 1992, p. 121]. L’influence du Maître d’Ornans ne nous paraît cependant pas négligeable. Dans la Femme nue de dos, Bazille cherche en définitive une nouvelle voie vers la couleur.

Oeuvres en rapport

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Nu allongé de dos - Huile sur toile - 41 x 55 cm - Collection particulière (MSb-80)