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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Tous droits réservés

Portrait de famille

1869
Pastel et fusain sur papier
42 x 32,5 cm - 16 9/16 x 12 13/16 in.
Signé en bas à gauche : F. Bazille
Collection particulière
Dernière mise à jour : 22-12-2023
Référence : MSb-85

Historique

Collection particulière.

Expositions

A notre connaissance, cette oeuvre n'a jamais été exposée

Bibliographie

Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné - Supplément 2, 2016, n° 7, pp. 14-16, repr. p. 14 et 17 (Détail) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 85.

Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants, James Tissot, 1865, musée d'Orsay RMN-Grand Palais/Musée d'Orsay/Hervé Lewandowski. Ce tableau de Tissot, portrait familial mais aussi - surtout - social est certainement le plus proche du pastel de Bazille. Il s'agit-là d'une commande de la famille de Miramon à Tissot
Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants, James Tissot, 1865, musée d'Orsay RMN-Grand Palais/Musée d'Orsay/Hervé Lewandowski. Ce tableau de Tissot, portrait familial mais aussi - surtout - social est certainement le plus proche du pastel de Bazille. Il s'agit-là d'une commande de la famille de Miramon à Tissot
On connaît l'attachement de Bazille à sa famille par son importante correspondance et par les différents  tableaux qu'il en fit dont le plus célèbre est La Réunion de famille de 1867 du musée d'Orsay. D'autres compositions reprennent le même thème tel que La Terrasse de Méric du musée du Petit-Palais à Genève. Hormis les tableaux, certains dessins, clairement préparatoires, figurent dans les Albums  RF 5259 et 5260 du Département des Arts graphiques  du musée du Louvre. Nous ne lui connaissions pas à ce jour de pastel sauf qu'il en fit usage avec du fusain dans Ruth allongée. Or, dans une lettre à sa mère de juin 1864, il relate un incident survenu à son retour de Honfleur : « Une boite à pastel que j'avais mise dans la même caisse s'est ouverte et le son qu'elle contenait s'est répandu sur les peintures toutes fraîches » [Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, lettre n° 80, p. 337]. Bazille parle bien ici de "peintures toutes fraîches". Il n'est donc pas étonnant de découvrir ce pastel dans l'œuvre de Bazille où il campe à nouveau sa famille.

Comme dans son tableau du musée d'Orsay, les personnages posent tous ici avec élégance, ce qui fait de ce tableau une scène sociale et familiale évidente. A gauche, il dessine probablement le Portrait de Marc Bazille, son frère,  tel qu'il est représenté ici.  Certes, le personnage est un peu plus âgé et corpulent. L'autre personnage à droite tient un enfant sur ses genoux. Il pourrait bien s'agir de Suzanne Tissié, femme de Marc Bazille et de leur fille Valentine née en juin 1868, ce qui rend la datation du pastel logique. On remarquera les coiffures à la mode de l'époque, notamment celle de Suzanne Tissié, à l'image de l'impératrice Elisabeth d'Autriche telle qu'elle figure dans le tableau de Winterhalter de 1865. On ignore quels sont les autres enfants, mais on sait avec certitude que la famille Bazille était constituée de nombreux adultes et enfants. D'autres rapprochements restent à souligner. On notera par exemple la présence très discrète d'un personnage esquissé à gauche du pastel. On y reconnaîtra très certainement Bazille tel qu'il figure à gauche dans La Réunion de famille. C'est là une marque indélébile de sa vision personnelle. A gauche, la chienne n'est-elle pas Rita, celle de la famille, comme on la voit dans plusieurs tableaux et dessins ?

Une étude poussée faite par un laboratoire d'analyses spécialisé permet de prouver que les pigments relèvent bien du XIXe siècle et que la signature s'insère parfaitement dans le pastel et n'a donc pas été rapportée.