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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes

Remparts d'Aigues-Mortes du côté du sud

1867
Huile sur toile [Rentoilé en 1944]
46 x 75,5 cm - 18 x 29 3/4 in.
Signé, dédicacé en bas à droite : à M. Fioupou, son ami, F. Bazille
Montpellier, Musée Fabre, France - Inv. 56.13.1
Dernière mise à jour : 29-03-2022
Référence : MSb-34

Historique

Joseph Fioupiou, Paris-Toulon - Léon Deshons, Montpellier - Achat du musée Fabre, 1956.

Expositions

Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 33 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 22 - Montpellier, musée Fabre, 1970-1971, Hommage à Frédéric Bazille [n.n.] - Bordeaux, musée et galerie des Beaux-Arts, 1974, n° 84 - Montpellier, musée Fabre, 1977, Eugène Castelnau, [Bazille est cité par Xavier Dejean dans son introduction au catalogue] - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 22, repr. p. 63 - Montpellier, musée Fabre, 1985, Courbet à Montpellier, n° 37 - Edimbourg, National Gallery of Scotland, 1986, n° 74 - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 16, repr. p. 100 - Paris, Grand Palais, 1994, Impressionnisme. Les Origines 1859-1874, n° 5, p. 331, repr. pl. 110, p. 84 - New York, Metropolitan Museum, 1994-1995 [La même exposition - Les références sont du catalogue en français] - Hilaire, Cat. exp. Montpellier, musée Fabre, 1996, n° 7, pp. 114-115 - Pitman, 1998, p. 130 - Montpellier, musée Fabre, 2001 [n.n.] - Canberra, National Gallery of Australia, 2003-2004, French Painting from the musée Fabre, n° 80 - Madrid, Bilbao, 2005, n° 48 - Lausanne, Fondation de l'Hermitage, 2006, n° 174, p. 189 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, n° 38, repr. p. 239 et p. 120 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Poulain, Bazille et ses amis, 1932, cité pp. 87, 221 - Poulain, Arts de France, 1947, pp. 122-123 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 23 , p. 51 [Thèse à l'Ecole du Louvre non publiée] - Daulte, Bazille et son temps, 1952 , n° 25, pp. 112, 176 (repr.)  [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Laclotte, Vergnet-Ruiz, 1962, Petits et grands musées de France, p. 179, cité p. 226 - Champa, Studies in Early Impressionism, 1973, fig. 122, pp. 86-87 - Daulte, avril 1978, n° 9, repr. p. 42 - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 22, repr. p.  62 - Bazin, L'Univers impressionniste, 1982, repr. en couleur p. 20 - Dezeuze, Ecrit le dimanche, 1986, pp. 104-105 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint,  1992, n° 28, pp. 107, 110, 165 [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, p. 145 - Jourdan, Cat. exp. Montpellier, New York, 1992-1993, n° 16, repr. p. 100 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 127 (repr.) - Tinterow, Cat. exp. Paris, New York, 1994-1995, n° 5, pp. 331-332 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 34, repr. p. 156 - Zutter, Cat. exp. Canberra, National Gallery of Australia, 2003-2004, n° 80 - Hilaire, Cat. exp. Madrid, Bilbao, 2005, n° 48, pp. 148, 209 - Hilaire, Cat. exp. Lausanne, Fondation de l'Hermitage, 2006, n° 174, p. 189 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 38, repr. p. 239 et p. 120 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 34.

Les Remparts d’Aigues-Mortes du côté du sud, longtemps considérés comme perdus, furent redécouverts en 1944 et achetés par le musée Fabre de Montpellier en 1956. Poulain dit alors de ce tableau, l’une des œuvres majeures de Bazille, qu’il est « le plus complet » des trois paysages faits à Aigues-Mortes. Il est à notre avis d’autant plus intéressant qu’il est dédicacé à son ami Fioupiou, collectionneur de dessins, sous-chef au ministère des Finances et plus tard ami d’Edmond Maître.

Comme les Remparts d'Aigues-Mortes du côté du couchant, les Remparts d’Aigues-Mortes du côté du sud sont une vue panoramique où les marécages ont remplacé l’eau verdâtre des Remparts d’Aigues-Mortes du côté du couchant. Ici, les remparts, dont on ne distingue qu’une partie, diminuent au profit du paysage naturel, notamment des marécages au premier plan. Bazille a voulu étudier la perspective avec des plans successifs rendus par des tonalités elles-mêmes variées, des verts foncés, des terres pâles et des blancs bleutés pour la surface de l’eau. Les remparts aux couleurs uniformes ne sont plus qu’un des éléments constitutifs du tableau. A gauche, le petit groupe de maisons est vu à peu près sous le même angle que dans le paysage des Remparts d’Aigues-Mortes du côté du couchant. Elles font penser aux maisons de la ferme de Saint-Sauveur. Au loin, des peupliers semblent ployer légèrement sous le vent. Seul élément vivant : des mouettes qui tournoient au-dessus de la lagune. Aucun personnage, aucun signe anecdotique autre que ces oiseaux sauvages. Bazille a voulu faire un paysage pur, rendre une impression de soleil couchant, soleil qui rosit les nuages sur un fond de ciel bleuâtre.

Les Remparts d’Aigues-Mortes du côté du sud sont, en fait, l’antithèse des autres paysages d’Aigues-Mortes. Ils s’opposent aux deux autres par leurs ombres uniformes, leurs « herbes rougeâtres, jaunies par le sel marin ». On se croirait retrouver la technique et les tons du Paysage à Chailly peint deux ans auparavant, cette même virtuosité dans les herbes, ces mêmes touches, ces marrons et ces ocres qui absorbent les rayons du soleil. C’est l’unité des tons qui fait l’intérêt de ce tableau, unité que troublent à peine les bleus de la lagune à demi asséchée.

Le premier plan est le thème du tableau, ce qui nous porte à croire que Bazille a établi de l’un à l’autre de ces trois paysages d’Aigues-Mortes, une gradation dans les sujets et la couleur. On dirait que, partant de la Porte de la Reine à Aigues-Mortes, la progression s’est faite naturellement, donnant aux remparts une place de moins en moins grande pour accroître progressivement celle du paysage. Rien, néanmoins, ne permet de dire que ces trois œuvres ont été peintes dans l’ordre où nous les présentons ici.

On peut rapprocher ce tableau du dessin – préparatoire ? – figurant dans l’album RF 5259, folio 10 recto, Etude pour les Remparts d'Aigues-Mortes.

Les remparts n’étaient finalement qu’un prétexte ? On pourrait le supposer mais on ne peut nier que Bazille a fait là une trilogie qui occupe une place importante dans l’ensemble de son œuvre.

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Etude pour les Remparts d'Aigues-Mortes - Dessin au crayon - Musée d'Orsay (MSb-230)
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