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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes

Couvercles de bouillon

1864
Huile sur toile
27 x 35 cm - 10 5/8 x 13 3/4 in.
Daté en bas à gauche : Juin 64
Montpellier, Musée Fabre, France - Inv. 2009.3.1
Dernière mise à jour : 13-04-2022
Référence : MSb-8

Historique

Peint en juin 1864 à Honfleur - Jean Thuile - Vente Clermont-Ferrand, 31 janvier 2009, n° 229 - Montpellier, musée Fabre, 2009.

Expositions

Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 11 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 5 - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 5, repr. p. 82 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 8, repr. p. 221 et p. 83 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 6, p. 10 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Wildenstein, Arts, 9 juin 1950, n° 266, p. 8 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 7, pp. 42, 169 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 7, pp. 30, 155-156  (repr.) [Réédition de la thèse de 1952 avec photos en couleur] - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 7, p. 82 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 8, repr. p. 133 - Schulman, Catalogue raisonné - Supplément 1, 2006, p. 6, repr. p. 7 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 8, repr. p. 221 et p. 83 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 8.

Ce tableau est de la même veine que la Cour de l'Auberge du Cheval blanc à Chailly près de Barbizon. Il fut cependant exécuté lors du voyage de Bazille à Honfleur en 1864 et doit être mis au nombre des études qu’il y fit. Avec les Deux Harengs et un pastel représentant les falaises de Normandie [Localisation inconnue], il est le seul témoignage qui nous soit parvenu de ce séjour. Comme l'explique le catalogue de l'exposition de 2016-2017, « il pourrait représenter la vaisselle de la ferme Saint-Siméon où ils [Monet et Bazille] séjournaient. » [Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, p. 221]. On soulignera, comme le fait l'article, « les qualités de coloriste de Bazille ».

Sur un fond gris, Bazille a disposé deux couvercles en porcelaine. Celui de gauche, debout et ébréché, est orné de fleurs vertes et rouges; celui de droite, posé à plat, porte des décorations bleu foncé. Il y a dans les Couvercles de bouillon, comme le dit Wildenstein, « un réalisme indulgent qui a le charme discret des objets quotidiens. » [Wildenstein, Arts, 9 juin 1950, n° 266, p. 8]. Mais à notre connaissance, c’est ici la seule fois que Bazille s’est essayé à ce type de sujet. Il ne se livrera jamais plus de cette façon aux objets. Quand ils auront une place dans ses tableaux, ce ne sera qu’à titre annexe ou complémentaire.

On peut se demander s’il n’a pas choisi ce sujet sous l’influence de Renoir qui, comme on le sait, décorait des vases pour gagner sa vie à cette époque. Quoi qu’il en soit, ce tableau, de taille modeste, a le mérite de prouver que Bazille élargissait l’éventail de ses recherches et de ses intérêts picturaux. Nous avons ici une étude faite en intérieur alors que, selon ses dires, Bazille était plutôt attiré par les magnifiques paysages de la côte normande, ce qui fera dire à Sarraute que « l’indigence du sujet » apporte la preuve que la peinture de Bazille ne « tournait pas ». Il faut pourtant reconnaître la qualité de cette étude sans prétention certes, mais intéressante. En tous les cas, ni la technique ni l’harmonie des couleurs ne nous donnent le sentiment d’une œuvre de débutant.