1864
Huile sur toile [Rentoilé en 1947]
41 x 27,5 cm - 16 1/4 x 10 13/ 16 in.
Montpellier, Musée Fabre, France - Inv. 2009.3.2
Dernière mise à jour : 29-03-2022
Référence : MSb-9
Famille de l’artiste - Collection Jean Thuile - Vente Clermont-Ferrand, 31 janvier 2009, n° 230 - Musée Fabre, Montpellier, 2009.
Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 45 - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 50, repr. p. 145 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 28, repr. p. 231 et p. 83 [Les références sont du catalogue en français].
Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 53, p. 116 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Wildenstein, Arts, 9 juin 1950 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 31, p. 179 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 34, pp. 167-168 (repr.) [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Jourdan, Vuatone, Cat. exp. Montpellier, New York, 1992-1993, n° 50, repr. p. 145 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 90 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 9, repr. p. 114 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 28, repr. p. 231 et p. 83 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 9.
Cette modeste nature morte nous montre deux harengs saurs suspendus par une ficelle. Les poissons sont ocres et noirs sur un fond gris, ce qui fait penser à La Macreuse et aux Couvercles de bouillon. Les Deux Harengs ne sont pas sans rappeler aussi les tons noirs et la technique de Manet.
Le problème que soulève ce tableau est celui de sa datation. On le fait généralement remonter à 1866-1867 mais on peut, à juste titre, se demander s’il ne fut pas plutôt exécuté à la même époque que les Couvercles de bouillon dont il reprend les gammes de couleurs.
Sarraute avance, sans toutefois l’affirmer, que les Deux Harengs auraient inspiré Charles Cros, célèbre fantaisiste, pour écrire en 1870 Le Hareng saur dans le Coffret de Santal dont nous extrayons ce passage qui concerne peut-être le tableau de Bazille :
Tout en haut du grand mur blanc, nu, nu, nu,
Attachée au clou la ficelle longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur, sec, sec, sec,
Et depuis, le hareng saur, sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle, longue, longue, longue,
Très lentement se balance, toujours, toujours, toujours.
Il n’est pas impossible que Cros ait pensé au tableau de Bazille mais d’autres peintres, Millet par exemple, avaient également traité ce sujet.
Le thème était alors assez répandu. Bonvin présenta par exemple ses Harengs sur le gril au Salon de 1866, n° 282. Sans oublier Chardin qui en fit plusieurs versions. Parmi les influences, comme le souligne le catalogue de l'exposition de 2016-2017, « Bazille connaît sûrement La Marchande de harengs... du peintre Gabriel Metsu provenant de la collection Valedeau léguée au musée Fabre en 1836 ». Même si certains auteurs, rapprochant cette œuvre des Asperges de Manet, inclinent à dater celle de Bazille vers 1866, la date de 1864 nous semble mieux correspondre à l'esprit de Bazille à cette époque.
