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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Virginia Museum of Fine Arts, Richmond

Atelier de la rue Visconti

1867
Huile sur toile
64,8 x 48,3 cm - 25 1/2 x 19 in.
Richmond, Virginia Museum of Fine Arts, Etats-Unis - Inv. 83.4
Dernière mise à jour : 03-04-2022
Référence : MSb-27

Historique

Famille de l’artiste, Montpellier - André Bazille, neveu de l’artiste - Mme Rachou- Bazille, née Andrée Bazille - Wildenstein Gallery, New York, 1961 - M. et Mme Paul Mellon, Washington, 1983 - The Virginia Museum of Fine Arts, Richmond (Collection  M. and Mme Paul Mellon).

Expositions

Montpellier, Exposition internationale, 1927, Rétrospective Bazille, n° 15 - Paris, Association des étudiants protestants, 1935, n° 8 - Montpellier, musée Fabre, 1941, n° 19 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 28 - Montpellier, musée Fabre, 1958, n° 4 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 17 - Washington, National Gallery of Art, 1966, French Paintings from the Collections of Mr. and Mrs. Paul Mellon and Mrs. Mellon Bruce, n° 110, repr. p. 124 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 23, repr. p. 65 - Pitman, Cat. exp. Montpellier, New York, 1992-1993, n° 13, repr. p. 94 - Atlanta, High Museum, 1999, n° 14, repr. p. 47 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 35, repr. p. 237 et p. 173 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 18, pp. 84, 214 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 20, pp. 16, 44 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 21 (repr.), pp. 90, 174-175 - Rewald, Histoire de l'impressionnisme, 1973, p. 184 [Réédition de 1946] - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 23, repr. p. 64 - Walters, Arts in Virginia, 1982-1983, vol. 23, n° 1 et 2, repr. coul. p. 34 - Georgel, La peinture dans la peinture, 1982-1983, fig. 322, p. 185 - Near,  Apollo, 1985, cat. n° 1, p. 6, repr. coul. p. 7 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 23,  repr. coul. pp. 47, 91-92, 162-163 [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, p. 128 - Pitman, Catalogue exp. Montpellier, New York, 1992-1993, pp. 94-95 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 124 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 27, repr. p. 146 - Pitman, Bazille : Purity, Pose and Painting in the 1860s, 1998, pp. 82, 133, 184, 203, 257, note 76 - Champa, Catalogue exp. Atlanta, High Museum, 1999, n° 14, repr. p. 47, pp. 19-65 - Pitman, Catalogue exp. Atlanta, High Museum, 1999, n° 14, repr. p.  47,  pp. 19-65 - Hilaire, Jones, Perrin, Catalogue exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 35, repr. p. 237 et p. 173 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 27.

Artistiquement et psychologiquement, l'Atelier de la rue Visconti est dans le droit fil de l'Atelier de la rue de Furstenberg. Peu de temps sépare d’ailleurs les deux tableaux.

Bazille s’installe dans son nouveau logement de la rue Visconti en juillet 1866 et y reste jusqu’à la fin de décembre 1867, y accueillant Renoir et Monet. Il le décrit ainsi : « Je suis installé dans mon nouvel atelier rue Visconti, n° 20, il est assez commode quoique fort petit. J’ai une chambre fort habitable, et l’escalier est très décent ».

Au fond, dans le coin de la pièce, une cheminée sur laquelle sont disposés divers objets : un vase rempli de fleurs, un flacon, un verre et un gobelet, une pile de livres ou de documents. Un peu plus haut, sur une sorte d’encoignure cachant le tuyau de la cheminée, une sculpture en plâtre impossible à identifier. A côté de la cheminée, un banc de bois, très simple, posé là comme pour permettre de regarder le tableau installé sur le chevalet. Au pied de celui-ci, une palette sur laquelle ressortent quelques taches de couleurs vives. Enfin, adossée au mur de droite, une petite table ronde. Contrairement à l'Atelier de la rue de Furstenberg, ce tableau a une perspective qu’il doit aux lames du parquet et qui fait penser à Caillebotte.

Rue de la Bavole à Honfleur, circa 1864, Claude Monet, Boston Museum of Arts
Rue de la Bavole à Honfleur, circa 1864, Claude Monet, Boston Museum of Arts
Au mur, treize toiles sont accrochées. Sur celui de droite, un grand tableau coupé. Sarraute et Marandel supposent qu’il s’agit de la Petite Italienne chanteuse des rues. Toujours à droite, deux petites marines, celle de droite faisant penser au Port de Honfleur de Monet. À l’extrême droite enfin, un personnage en buste. Sarraute propose la Jeune Femme aux yeux baissés, sans se souvenir que ce dernier tableau ne fut exécuté qu’en 1868. En fait ce tableau lui aussi est difficilement identifiable. Sur le même mur, deux toiles vierges préparées attendent d’être peintes. Sur le mur de gauche, plusieurs tableaux sont régulièrement disposés. En bas à gauche et en haut à droite, deux marines; celle de droite, sans doute de Monet, représente les falaises de Honfieur. En bas à droite, La Macreuse de Bazille. Encadrée, une rue de village. On pense à la Rue de village en Normandie de Monet.

L'Atelier de la rue Visconti éveille les mêmes idées que l'Atelier de la rue de Furstenberg : solitude du peintre, absence d’anecdote, simplicité du sujet, influences dont celle de Delacroix dans son Coin d’atelierdont l'attribution  est aujourd'hui remise en question. Ce qui change cependant ici, c’est la couleur - la sobriété générale du tableau - qui joue dans les gris et les verts alors que l’Atelier de la rue de Furstenberg est tout dans la gamme des ocres et des roses. Après l'Atelier de la rue de Furstenberg, celui-ci met en évidence la fonction du peintre : la palette, au premier plan, attrape le regard et nous ne doutons pas du sens que Bazille voulut lui donner.