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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes

La Macreuse

1864
Huile sur toile
46 x 38 cm - 18 5/8 x 15 3/4 in.
Signé en bas à gauche : F. B
Montpellier, Musée Fabre, France - Inv. 2012.8.1
Dernière mise à jour : 09-04-2022
Référence : MSb-12

Historique

Famille de l’artiste - André Bazille, neveu de l'artiste - Mme Rachou-Bazille - Collection particulière - Vente Sotheby's, New York, 3 mai 2012, n° 140 - Montpellier, musée Fabre, 2012.

Expositions

Montpellier, musée Fabre, 1927, n° 35 [Signalé par erreur au n° 37] - Montpellier, musée Fabre, 1941, n° 12 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 12 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 6 - Tokyo, Wildenstein Gallery, 8-18 octobre 1973 (repr.) - New York, Wildenstein Gallery, 1975, n° 3 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 11, repr. p. 45 - Atlanta, High Museum of Art, 1999, n° 15, repr. p. 50 - Revue des musées de France, octobre 2012, repr. p. 212 -  Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 12, repr. p. 224 et p. 101 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 6, pp. 84, 212 - Guérif, A la recherche d'une esthétique protestante, 1943, p. 32 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 8, pp. 15-16 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Sarraute, Cat. exp. Wildenstein, Paris, 9 juin 1950, p. 8 - Daulte,  Bazille et son temps, 1952, n° 8,  p. 169 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 11, repr. 45 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, p. 23 (repr. coul.) et p. 156, n° 8 (repr.) [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, pp. 61-62 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, n°  12, repr. p. 119 - Champa, Pitman, Cat. exp. High Museum, Atlanta, 1999, n° 15, repr. p. 50 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, n° 12, repr. p. 224 et p.101 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 12.

Les natures mortes de Bazille ont toutes été exécutées entre 1863 et 1867, c’est-à-dire dans la première partie de sa carrière artistique. La Macreuse et la Nature morte au héron sont ses seules représentations d’oiseaux. Ses natures mortes animalières sont d’ailleurs fort peu nombreuses; elles ne comprennent, en plus de ces deux tableaux, que les Deux Harengs de 1864 et la Nature morte aux poissons de 1866.

Nous connaissons l’existence de La Macreuse dès le 12 avril 1865 par une lettre de Mme Gaston Bazille, lettre dans laquelle elle demande à son fils de lui rapporter le tableau : « Pense à mon oiseau blanc... Apporte-le moi. Sa disparition m’a été très sensible. » Cette lettre tend à prouver que La Macreuse fut peinte à Méric à l’automne de 1864 et que Bazille l’aurait reprise lors de son séjour à Montpellier en avril 1865.

Le canard sauvage, mort, est suspendu par le bec. Il se détache sur un fond de bois clair. Une mouche noire est posée à gauche de l’oiseau. Le sujet est doublement intéressant, d’abord par la simplicité du traitement, ensuite par l’harmonie des couleurs. Contraire­ment à la Nature morte au faisan de Monet par exemple, La Macreuse de Bazille est dépouillée de tout ce qui fait habituellement l’attrait d’une nature morte : objets usuels servant à la chasse, à la confection ou à la dégustation des mets. La macreuse, isolée, est le centre du tableau mais le regard est attiré par la seule présence vivante : la mouche.

La simplicité du thème est renforcée par le choix du décor : il est sommaire pour ne pas dire absent. La macreuse se détache sur un panneau de bois; l’oiseau est tout de gris et de blanc, couleurs qui viennent compléter celles du panneau en bois naturel. Bazille n’a pas joué sur les contrastes mais sur les associations de couleurs.

Nous ne partageons pas l’opinion de Poulain pour qui La Macreuse est une « ancienne étude d’une signification et d’une veine relatives. » [Poulain, 1932, p. 84]. En revanche, Sophie Monneret trouve à ce tableau une « manière enlevée, proche de celle de Manet », qualité que nous lui reconnaissons aussi. Mais la comparaison s’arrête là.

Le nom de macreuse a été remis en question par des ornithologues à l'occasion de l'exposition de 2016-2017. Dans la note 1, p. 224 du catalogue, la macreuse serait plutôt une mouette rieuse. Mais le nom habituel n'a pas été changé. Ce qui semble suivre les noms donnés par Frédéric et Gaston Bazille quand, à diverses reprises, ils parlent de « chasse aux macreuses ».

La Macreuse fut exposée pour la première fois en 1927 à Montpellier; elle figure dans le tableau l'Atelier de la rue Visconti, à gauche de la cheminée.