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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes

Frédéric Bazille à Saint-Sauveur

1868
Huile sur panneau
40 x 31 cm - 15 3/4 x 12 3/16 in.
Montpellier, Musée Fabre, France - Inv. 45. 8.1
Dernière mise à jour : 29-03-2022
Référence : MSb-47

Historique

Famille de l'artiste, Montpellier - Frédéric Bazille, neveu de l'artiste - Don au musée Fabre en 1945.

Expositions

Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 42 - Montpellier, musée Fabre, 1959, n° 30 - Montpellier, musée Fabre, Eugène Castelnau, n° 57 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 36, repr. p. 84 - Montpellier, musée Fabre, 1979, Le portrait, n° 57, repr. p. 113 - Lausanne, musée cantonal des Beaux-Arts, 1985, n° 25, repr. p. 107 -  - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 43, repr. p. 138 et fig. 2, repr. p. 18 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 111, repr. p. 25 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 30, p. 72 - Daulte, Arts, 9 juin 1950 - Claparède, Réforme,  24 juin 1950 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, n° 37, pp. 145-146, 181 (repr.) [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Marandel, Catalogue exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 36, repr. p. 84 - Heym, Suddeutsche Malerei aus Hochland, 1979, n° 25 (repr.) - Montpellier, musée Fabre, 1979, Les portraits à travers les collections du musée Fabre, n° 57, repr. p. 113 - Bonafoux, Les Impressionnistes. Portraits et Confidences, 1986, repr. p. 84 - Daulte, Frédéric BazilleCatalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 40, pp. 91, 138, 141, 170-171  [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - Michel, Bazille, 1992, p. 279 - Rouand, Catalogue exp. Montpellier, New York, 1992-1993, fig. 2, repr. p. 18 et Jourdan, 1992-1993, n° 43, repr. p. 138 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 76 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 47, repr. p. 186 - Hilaire, Jones, Perrin, Catalogue exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 111, p. 276, repr. p. 25 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 47.

Le catalogue de l'exposition 2016-2017, cat. 111, repr. p. 25,  présente ce portrait comme une œuvre de Claude Monet.

Contrairement aux autoportraits où Bazille s’est représenté pratiquement de face - Frédéric Bazille à la palette, Frédéric Bazille au faux col et Frédéric Bazille en chemise - on le voit ici de profil, la barbe proéminente et les cheveux en bataille. Sur aucun portrait, il n’a ces cheveux drossés vers l’avant comme il les porte ici. Bazille, dont le buste occupe une bonne partie du tableau, se détache dans l’encadrement d’une fenêtre où l’on voit une prairie avec quelques maisons et un arbre à peine esquissé.

Cet autoportrait, qu’on suppose avoir été fait à Saint-Sauveur en raison du paysage au second plan, serait d’un intérêt relativement mineur n’eussent été la technique et la palette utilisées. La touche est en effet d'une robustesse rare chez le peintre. La technique du dessus des cheveux et des manches de la chemise blanche est l’une des plus fougueuses que Bazille ait jamais employées. Les touches sont non seulement longues et épaisses, mais aussi saccadées et anguleuses, comme on peut en voir, toutes proportions gardées, dans Frédéric Bazille au faux col. Au second plan, la touche devient plus calme et légère, comme si Bazille avait voulu une rupture entre les deux plans.

Pour se représenter, il a pris des bruns foncés, mis des ocres et quelques touches rouges dans les cheveux. La lumière tombe sur son visage mais elle illumine aussi une partie de sa chemise. En revanche, ce sont les verts pâles, les bruns et les roses atténués qui dominent dans le paysage.

Claparède admire dans ce tableau « l’audace des premiers empâtements, la franchise vigoureuse de la touche » [Claparède,« Bazille à Montpelllier, Réforme, 24 juin 1950, p. 5]. Bazille s’y est lancé dans une expérience en accentuant la forme comme il le fera plus tard, d’une toute autre manière, dans Frédéric Bazille en chemise. La tentative est entièrement neuve; son résultat est une réussite.

Ce tableau a dernièrement été attribué à Claude Monet par le musée Fabre.