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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Tous droits réservés

Etude d'arbres

1863
Huile sur toile [Rentoilé en 1947]
40 x 27 cm - 16 1/8 x 11 in.
Collection particulière
Dernière mise à jour : 24-06-2022
Référence : MSb-1

Historique

Famille de l’artiste - Frédéric Bazille, neveu de l’artiste - Par descendance aux propriétaires actuels - Vente Paris, Cornette de Saint Cyr, 17 juin 2021, n° 6 (Non vendu) - Collection particulière, France, décembre 2021 - Collection particulière, Metz.

Expositions

Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 4 - Chicago, The Art Institute of Chicago, 1978, n° 4, repr. p. 37 - Montpellier, musée Fabre, 1984, repr. p. 1 - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 37, repr. p. 132 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 7, repr. p. 220 [Non exposé] - Barbizon, musée des peintres de Barbizon, 18 juin-18 septembre 2022, L'école du paysage : Barbizon. La révolution artistique du 19e siècle, repr. p. 10.

Bibliographie

Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 1, p. 1 [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Daulte, Frédéric Bazille et son temps, 1952, n° 1, pp. 113, 167 [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Marandel, Cat. exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 4, repr. p. 37 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 1, p. 153 (repr.) [Réédition de la thèse de 1952 avec photos en couleur] - Jourdan, Vuatone, Cat. exp. Montpellier, New York, 1992-1993,  n° 37, p. 132 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 51 (repr.) - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 1, repr. p. 102 - Hilaire, Jones, Perrin, Cat. exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 7, repr. p. 220 [Non exposé] [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 1.

Elève de Gleyre, Bazille dut d'abord s'exercer au dessin avant de s'engager dans la peinture. C'est lors d'un séjour à Chailly avec Monet au printemps 1863 qu'il fit le pas. Un choix sans doute guidé par Monet, lui-même influencé par Boudin et déjà dominé par la couleur. C'est avec cette Etude d'arbres que Bazille franchit le pas décisif. Il obtient alors la permission de ses parents de suivre cette voie nouvelle.

Nous avons la quasi-certitude qu’il s’agit bien ici de l'un de ses premiers tableaux. En effet, le 1er mars 1863, il déclare ne pas avoir « encore touché à de la couleur », et quelques semaines après, au début d’avril, il forme le projet de « passer la semaine prochaine dans la forêt de Fontainebleau avec deux ou trois camarades pour y faire quelques études d’arbres ». Projet mis à exécution puisque, le 13 avril, il écrit à son père : « Je travaille beaucoup grâce au temps qui est magnifique. J’ai encore besoin de deux jours pour faire une ou deux études ». Le résultat est cette « petite étude d’arbres à Chailly, savoureuse, mais encore maigrelette », comme dira Xavier Dejean [Catalogue musée Fabre, Montpellier, été 1984]. Une précision intéressante car elle permet de savoir comment travaillait Bazille et que nous ne connaissons qu'une partie des œuvres qu'il aurait exécutées lors de son séjour à Chailly.

Après cette expérience, Bazille pouvait-il encore douter de ses capacités ? Si cette Etude d'arbres est « maigrelette », ce n’est pas parce qu'il tâtonne ou hésite, mais simplement parce que le paysage choisi est dépouillé. Nous sommes au printemps, mais la nature n’a pas encore perdu sa parure hivernale : les arbres sont sans feuilles, le ciel bleu et la végétation sont encore comme saisis par le froid. Il est vrai que la composition du tableau souffre d'un certain déséquilibre entre la partie haute, où dominent les branches, et celle du bas où sont disposés les célèbres rochers gréseux de la forêt de Fontainebleau. Les arbres et les branches sont finement dessinés alors que les rochers ne sont que sommairement esquissés. « La lumière souligne d’un trait blanc le passage des branches foncées au ciel bleu » [Daulte, 1992, p. 112]. Un ciel où l’on retrouve les influences de Corot. Dans son article « Les écoles de Fontainebleau » [Chicago, Cat. exp. The Art Insitute of Chicago, 1978, p. 36], Marandel rapproche cette Etude d'arbres d’un pastel de Pierre Prins, la Grande futaie. Selon lui, Sisley et Prins auraient rencontré Monet et Bazille à l'auberge du Cheval blanc à Chailly. Pour Marandel, Bazille se serait inspiré d’une gravure d’Alphonse Legros. Le style de cette Etude d'arbres se retrouvera dans la Cour de l'Auberge du Cheval blanc à Chailly près de Barbizon en 1864. Il reste sobre et Bazille ne s’est pas vraiment dégagé d'un certain classicisme. Il n’en est pas encore au Paysage à Chailly de 1865 où se font sentir directement les influences de Courbet et de Rousseau.