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Frédéric Bazille
1841-1870

Le catalogue raisonné numérique

par Michel Schulman
© Fogg Art Museum, Harvard University, Cambridge

Scène d'été

1869-1870
Huile sur toile
161 x 160,7 cm - 63 x 63 1/4 in.
Signé et daté en bas à gauche : F. Bazille, 1869
Cambridge (USA), Fogg Art Museum, Harvard University, Etats-Unis - Inv. 1937-78
Dernière mise à jour : 29-03-2022
Référence : MSb-55

Historique

Famille de l’artiste, Montpellier - Mme Meynier de Salinelles - Don au Fogg Art Museum, Harvard University, en 1937.

Expositions

Paris, Palais de l’industrie, 1870, Salon de 1870, n° 163 - Paris, Grand Palais, 1910, Rétrospective Bazille, n° 19 - Montpellier, Exposition internationale 1927, n° 23 - Paris, galerie des Beaux-Arts, 1937, Naissance de l’impressionnisme, n° 55 - Boston, Museum of Fine Arts, 1937, Modern French Painting - New York, 1940,  World’s Fair, n° 32 - Paris, galerie Wildenstein, 1950, n° 46 (repr.) - Boston, Symphony Hall, 24 mars-24 avril 1959, French Art of the 19th Century - New Haven, Yale University Art Gallery, 12 oct.-3 déc. 1967, A Loan Exhibition of Paintings from the Fogg Art Museum - Cambridge, Fogg Art Museum, avril-août 1977, Master Paintings from the Fogg Collection - Chicago, The Art Institute of Chicago,  1978, n° 43, repr. p. 94 - Montpellier, musée Fabre, 1985, Courbet à Montpellier, n° 38, repr. p. 68 - Harvard University Art Museum, 21 oct. 1985-5 janv. 1986, Modern Art at Harvard - Montpellier, New York, 1992-1993, n° 25 repr. p. 118 et p. 76 - Paris, New York, 1994-1995, Impressionnisme. Les origines 1859-1874, n° 11, pp. 334-335, repr. pl. 337 [Les références sont du catalogue en français] - Séoul, musée national d'Art contemporain, 2000-2001, L'impressionnisme et l'art moderne. Chefs-d'œuvre des collections du musée d'Orsay,  repr. p. 133 - Paris, musée Marmottan Monet, 2003-2004, cat. 18, repr. p. 61 - Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 53, repr. p. 248 et détail pp.18, 43, 139 [Les références sont du catalogue en français].

Bibliographie

Burty, Le Rappel, 15 juin 1870, « Le Salon », p. 3 - Cham, Le Charivari, 1870, « Le Salon de 1870 », p. 3 - Duranty, Paris-Journal, 19 mai 1870, « Salon de 1870 »  - Bertall, Le Journal amusant, 28 mai 1870, « Promenade au Salon de 1870 », p. 2 - Un frotteur, 29 mai 1870 - L’Arc-en-ciel, juin 1870, p. 275 - Astruc, L'Echo des Beaux-Arts, 12 juin 1870, « Salon de 1870 » - Enault, Le Constitutionnel, 20 juin 1870,  « Le Salon de 1870 » - Banville, Le National, 3 août 1870,  « Le Salon de 1870 » - Charensol, L'Amour de l'Art, janv. 1927, p. 26 - Poulain, La Renaissance de l"Art français et des industries de luxe, avril 1927, repr. p. 173 -  Poulain, Bazille et ses amis, 1932, n° 36, pp. 147-148, 152-153, 171, 176-178 et p. 218 - Bulletin of the Fogg Art Museum, n° 1, nov. 1937, p. 15 (repr.) - Boston Transcript, 20 nov. 1937 (repr.) - Bazille, Arts News, vol. XXXVI, n° 9, 27 nov. 1937 - Bazille, Art Digest, 1er juin 1938, p. 19 - Scheyer, Art Quarterly, printemps 1942, pp. 127-128, repr. p. 124 - Tietze, Gazette des Beaux-Arts, juillet-déc. 1944, vol. XXVI, p. 284 (repr.) - Rewald, Histoire de l'impressionnisme, 1946, p. 196, repr. p. 199; 1973, p. 234 - Sarraute, Catalogue de l'œuvre de Frédéric Bazille, 1948, n° 33, pp. 77-80, 82, 103  [Thèse de l'Ecole du Louvre non publiée] - Dorival, Musée de France, mai 1949, pp. 94-96 - Huisman, Arts, 9 juin 1950 - Daulte, Bazille et son temps, 1952, pp. 76, 133, 145, 149, n° 1, p. 154 et p. 184, n° 44 (repr.) [Thèse sous la direction de Gaston Poulain] - Dort, Boston Symphony Orchestra Bulletin, 1958-1959, pp. 1316- 1317 - Courthion, Autour de l'Impressionisme, 1964, p. 26, repr. coul. pl. 25 - Muehsam, French Painters and Paintings from the 14th Century to Post-Impressionism, 1970, pp. 491-493, repr. p. 492 - Courthion, L'Impressionnisme, 1972, p. 166, repr. coul. - Alderman, Sources in Bazille's Late Works, 1972, Harvard University - L'Oeil, juin-juillet 1972 (repr.) - Champa, Studies in Early Impressionism, 1973, pp. 89-90 - Rewald, Histoire de l'Impressionnisme, 1976, t. I, p. 285 [Réédition de 1946] - Houston, Brooklyn, 1976-1977, Caillebotte, A Retrospective Exhibition, fig. 1, repr. p. 84 - Marandel, Catalogue exp. The Art Institute of Chicago, 1978, n° 43, repr. p. 95 - Schulze, Art in America, sept.-oct. 1978, n° 5, repr. coul. p. 102 - Kelder, Le grand livre de l'impressionnisme français, 1981, p. 18 (repr.) - Le Pichon, Les peintres du bonheur, 1983, repr. p. 112 - Jones, Modern Art at Harvard, 1985, repr. coul. p. 30, fig. 15 - Rewald, 1986, Histoire de l'impressionnisme, pp. 153, 161 - Thomas, Montpellier, ville inconnue, 1987, repr. p. 118 - Bowron, 1990, European Paintings before 1900 in the Fogg Art Museum, Cambridge, n° 328 (repr.) - Dolan, Gazette des Beaux-Arts, fév. 1990, repr. p. 101, fig. 3 - Daulte, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné de l'œuvre peint, 1992, n° 7, pp. 75, 130, 138, 146, 150 et p. 175, n° 49 (repr. coul. p. 149) [Réédition de 1952 avec photos en couleur] - « Bazille : une jeunesse impressionniste », Beaux-Art Magazine, septembre 1992 (repr.) - Michel, Bazille, 1992, pp. 242-243 - Pitman, Catalogue exp. Montpellier, New York, 1992-1993, n° 25, pp. 118-119 - Bajou, Frédéric Bazille, 1993, p. 159 (repr.) - Tinterow, Catalogue exp. Paris, New York, 1994-1995, n° 11, pp. 334-335, pl. 337 - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné, 1995, n° 55, repr. p. 199 - Pitman, Bazille : Purity, Pose and Painting in the 1860s, 1998, pp. 145, 151-165, 189 - Champa, Pitman, Catalogue exp. Atlanta, High Museum, 1999, fig. 36, repr. p. 76,  pp. 75-77 - Hilaire, Jones,  Perrin, Catalogue exp. Montpellier, Paris, Washington, 2016-2017, cat. 53, repr. p. 248 et détail pp. 18, 43, 139 [Les références sont du catalogue en français] - Schulman, Frédéric Bazille : Catalogue raisonné numérique, 2022, n° 55.

Le souvenir des étés à Méric poursuivait Bazille jusque dans les murs gris de la capitale et dans son atelier. Bazille conçoit le projet de ce tableau en février 1869 : « Je compte beaucoup travailler à Méric, j’ébauche même un tableau ici pour n’avoir plus qu’à le finir là-bas », écrit-il à sa mère. Par une autre lettre datée du 2 mai 1869, on sait qu’il prépare la Scène d’été avec trois études : Etude pour la Scène d'été, Etude pour la Scène d'été et Etude pour la Scène d'été.

La Scène d’été est de la même veine que le Pêcheur à l'épervier qui fut refusé au Salon de 1868. Elle est l’une de ses dernières tentatives pour insérer des personnages dans un paysage en plein air car ni le Jeune Homme nu couché sur l'herbe ni évidemment Ruth et Booz n’aborderont ce thème de la même manière. La Scène d’été, comme La Toilette et le Jeune Homme nu couché sur l’herbe, est une grande composition au format carré. Autant pour La Toilette que pour la Scène d’été, le choix de ce format résulte d’une décision mûrement réfléchie. On s’en rend compte dans les dessins préparatoires, notamment dans Etude pour La Toilette que Bazille a pris soin de réduire au format carré et même de le mettre au carreau. On peut se demander pourquoi cette préférence, tout spécialement en 1869. Jusqu’alors, Bazille était resté fidèle à la plus pure tradition du format rectangulaire. Le format carré est pourtant ingrat et le pari de Bazille osé.

Huit personnages figurent dans ce paysage du Languedoc où l’herbe verte tranche avec l’herbe sèche de la Vue de village. Au premier plan, un jeune homme aux cheveux longs est adossé à un bouleau, la main et le bras droits collés au tronc, les pieds au bord de l'eau. A quoi pense-t-il, pendant que tous les autres s’ébattent et donnent ainsi au tableau un mouvement qui n’est pas habituel chez Bazille ? Solitaire à côté de ce groupe joyeux, enfermé dans sa méditation ou son rêve, il contraste avec ses compagnons par son allure profondément romantique. Il a été comparé par Ernest Scheyer à un saint Sébastien, le catalogue de l'exposition de 2016-2017 précisant qu’il pourrait s’agir de celui qui est attribué à Jacopo Bassano [Musée des Beaux-Arts, Dijon] mais aussi du berger au repos dans le Paysage au pâtre jouant de la flûte de Laurent de La Hyre qui faisait partie des collections du musée Fabre.

Au milieu de la mare, probablement en train de sortir de l’eau, un petit garçon étend ses bras tout en regardant à gauche. Il fait penser au petit enfant qui porte une casquette en bas à droite dans le dessin Portraits d'enfants.

Toujours au premier plan, mais cette fois à droite du tableau, deux hommes, l’un aidant l’autre à sortir de l’eau, celui de gauche, au caleçon rayé blanc et noir, tendant le bras droit à l’homme au torse nu plus âgé, portant moustache et barbe pointue, qui l’attrape des deux mains.

Au centre du tableau, un autre jeune homme allongé reposant sur son bras droit, regarde les deux lutteurs au second plan. Ceux-ci portent des maillots respectivement bleu et rouge, procédé commode que Bazille utilise pour les différencier. Enfin, au second plan encore, un homme à droite se rhabille ou se dévêt.

Plusieurs dessins profilent les premières pensées de Bazille. Les trois premiers, de format rectangulaire classique, présentent des baigneurs en lutte, en positions variées, qui ne seront qu'en partie repris dans le tableau final. Le dessin encadré d'un filet au crayon commence néanmoins à s'en rapprocher. Mais ce n'est que le dessin au format carré qui annonce l'idée de Bazille, non seulement avec le placement des personnages mais aussi de la mare d'eau, qui est ici le thème central du tableau. Mais par dessus tout, on découvre le format carré inattendu choisi par Bazille. Ce cadrage permet à Bazille de mieux insérer ses personnages qui s'égaient autour d'une mare ronde. Le rond et le carré  viennent ainsi astucieusement se compléter. Si le thème et le format ont capté le regard du jury qui admet l'œuvre au Salon de 1870, ils ont aussi conquis la presse qui en fait alors ses choux gras, Etude pour la Scène d'été.

La Scène d’été, que Bazille a appelé Baigneurs ou Hommes nus [Lettre du 2 mai 1869] est située dans un paysage planté de bouleaux et de pins drus. Au fond du tableau, on aperçoit quelques maisons et une colline rocailleuse qui ne fait pas vraiment penser à un paysage du Midi. Le choix du format a permis à Bazille de cadrer au mieux ses personnages en fonction de leurs rôles. En fait, la perspective est évidente, partant du premier plan du tableau, largement ouverte et animée de nombreux personnages, pour se rétrécir au niveau de la clairière où se font face les deux lutteurs. Elle est renforcée par l’alignement des arbres de chaque côté pour finir sur les maisons qu’on discerne au loin. Tout le tableau est régi par une conception triangulaire dont les deux angles du bas sont, à gauche, le jeune homme adossé à l’arbre et, à droite, l’homme à la barbe pointue, l’angle du haut étant soit les deux lutteurs soit les maisons. C’est ici qu’on constate une différence entre le dessin préparatoire et le tableau, le dessin ne faisant pas encore apparaître la perspective finale. Pierre Courthion souligne avec justesse que la Scène d’été est « la peinture la plus composée de Bazille » [Courthion, 1964, p. 26]. D’une façon générale, Bazille s’est efforcé, sans toujours y parvenir, de restituer les formes, ce qui, pour lui, on le sait, posait souvent quelques problèmes. Si nous reprenons l’ordre dans lequel nous avons étudié les personnages, il faut noter le bras trop long et la main palmée du jeune homme adossé à l’arbre. On peut faire quasiment la même remarque en ce qui concerne le graphisme des bras et des mains du petit baigneur. La même maladresse graphique se remarque enfin dans l’homme qui sort de l’eau avec un bras droit encore plus déformé.

On le constate donc encore ici, Bazille a négligé le dessin de ses personnages, ce qui fait dire à Sophie Monneret que « les baigneurs ont une certaine naïveté préludant au Douanier Rousseau » [Monneret, 1978].

En revanche, ce sont une nouvelle fois l’ordonnance du paysage et l’harmonie des couleurs qui montrent sa « maîtrise absolue du paysage », harmonie qui se retrouve dans la Vue de village et surtout dans le Pêcheur à l'épervier. Une annotation de Bazille dans le dessin préparatoire met bien en relief les recherches du peintre dans ce domaine : « Pour les baigneurs - penser à bien comparer la valeur de l’eau claire avec l’herbe au soleil ». Bazille réussit effectivement ce mariage souvent difficile des deux tonalités sans que l’une s’impose au détriment de l’autre. Éclairée par le soleil et le ciel, l’eau bleue devient verte à l’ombre et fait penser aux verts que Caillebotte emploiera dans Les Périssoires sur l’Yerres en 1878 [Bérhaut, Catalogue raisonné Caillebotte, 1978, n° 91, p. 113]. La limpidité de l’eau laisse transparaître le corps du petit nageur et les jambes de l’homme à sa droite. Mais Bazille ne réussit malheureusement pas à aller jusqu’au bout de sa démarche, si bien que la surface de l’eau leur coupe artificiellement le corps et les jambes. Il parviendra rarement, néanmoins, à un tel accord entre les figures et le paysage. Les vêtements des personnages, les maillots de bain colorés, le pantalon bleu pâle du personnage de droite, s’intègrent parfaitement dans ce décor que domine un ciel bleu troublé dans sa pureté par quelques nuages blancs. La couleur des caleçons de bain fait encore penser à Caillebotte, par exemple au Plongeur de 1877 [Bérhaut, Catalogue raisonné Caillebotte, 1978, p. 108, n° 78]. Quant aux chairs, elles sont inégalement rendues, parfois avec justesse comme pour le personnage allongé sur l’herbe, parfois trop roses, parfois luisantes comme la jambe droite du baigneur qui sort de l’eau, si luisante qu’on la croirait vernie. Les ombres sont, elles, parfaitement rendues. L’écorce du bouleau à gauche est d’une parfaite vérité et les pins, qui ont parfois du mal à prendre racine, dénotent un bon sens de l’observation. Si certaines erreurs anatomiques sont évidentes, elles ne sont pas légion. C’est pourtant ce que semble vouloir dire Schulze qui insiste aussi sur le décalage entre les personnages et le paysage. Pour cette même raison, Dorival ne voit dans ce paysage qu’un élément ajouté à ce que Champa appelle « un véritable catalogue de portraits de sportifs » [Champa, 1973, pp. 89-90].

La Scène d’été fut envoyée au Salon de 1870 en même temps que La Toilette. Dans une lettre du 7 ou 8 avril 1870, Bazille écrit à ses parents : « Mes deux tableaux sont reçus au salon ». Erreur, puisque seule la Scène d’été fut acceptée par le jury.

Caricature de la Scène d'été, Cham, Le Charivari du 15 mai 1870
Caricature de la Scène d'été, Cham, Le Charivari du 15 mai 1870
L’accueil fut plutôt chaleureux. Il y eut certes des quolibets. On en trouve dans L'Arc-en-ciel et Le Courrier des deux mondes ainsi que chez les caricaturistes : Bertall dans Le Journal amusant et Cham dans Le Charivari. Mais d’autres critiques, et non des moindres, furent plus ou moins favorables. Burty critiqua le recours excessif à la pure et simple juxtaposition de portions de clair ou de noir, mais fut sensible à la « recherche loyale de la lumière » [Burty, « Le Salon », Le Rappel, 15 juin 1870]; et Zacharie Astruc lui fit écho, mais avec beaucoup plus de chaleur, en écrivant : « M. Bazille est déjà maître d’un élément qu’il a conquis : la plénitude étonnante de la lumière - l’impression particulière de plein air, la puissance du jour » [Astruc, « Le Salon », L'Écho des Beaux-Arts, 12 juin 1870]. La Scène d’été fut aussi remarquée par Théodore de Banville pour lequel « l’eau et la figure qui grimpe sont si vraies » [Banville, « Le Salon de 1870 », Le National, 2 août 1870]. Bazille doutait de la qualité de son travail et, avant l’ouverture du Salon, il était loin d’envisager avec optimisme l’accueil qu’on allait lui faire. C’est ce qu’il nous révèle en juillet 1869 dans une lettre à Edmond Maître : « J’arriverai à Paris avec un seul tableau, que vous allez peut-être trouver atroce. Ce sont mes hommes nus ». Mais il eut vite l’occasion d’être rassuré et se flatta de son succès qu’il relata ainsi à ses parents : « Je suis enchanté de mon exposition, mon tableau est très bien placé, tout le monde le voit et en parle, beaucoup en disent plus de mal que de bien, mais enfin je suis lancé et tout ce que j’exposerai dorénavant sera regardé. J’ai entendu des jugements durs, il y a des gens qui rient, mais j’ai reçu des éloges hyperboliques que ma modestie m’empêche de coucher par écrit ».

Tout s’annonçait relativement bien pour Bazille. La Scène d’été confirmait ce qu’il avait déjà voulu faire dans le Pêcheur à l'épervier, à savoir peindre des hommes nus en plein air. Comme le dit Dorival, il y a dans la Scène d’été « une audace admirable » [Dorival, mai 1949, pp. 94-96]. Cette audace préfigure les baigneurs de Cézanne qui cherchera, lui aussi, à faire passer la couleur et les volumes avant la forme.

« Tout concours à faire de ce tableau un équivalent plastique des sensations corporelles vécues ou fantasmées par le peintre. Ode à la gloire d'un hédonisme homosocial, sinon homo-érotique. La Scène d'été, avec le Pêcheur à l'épervier, est sans doute l'une des œuvres les plus personnelles de Bazille... Elle est un aveu trop évident de ses désirs profonds de liberté », écrit Perrin dans le catalogue d'exposition 2016-2017 [p. 143]. Il marque ainsi le véritable sens de cette œuvre comme on ne l'a sans doute jamais fait auparavant.

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